Centrafrique : la
pollution plastique et nous ?
A la veille de la Journée Mondiale de l’Environnement qui est célébrée ce 5
juin, des quartiers de Bangui ont été inondés après une pluie diluvienne :
Des maisons écroulées et des familles en détresse ont lancé un SOS à la Croix
Rouge Centrafricaine. Face à la dégradation de notre environnement par des
actions anthropiques, le thème de cette Journée : « Combattons la
pollution plastique! » nous interpelle-t-il ?
Bangui
à l’instar de certaines grandes villes du monde croule sous le poids des
plastiques non dégradables avec leurs conséquences. Des ustensiles ménagers
(sauts, bidons, assiettes, gobelets,), des meubles, des emballages jetables,
bouteilles, gadgets, des chaussures, … tous en plastique sont consommés et
jetés à la poubelle.
Dans ce pays qui n’a aucun organisme de
recyclage de déchets, même si l’on ne dispose pas de données sur le taux du
plastique jetable dans les déchets en Centrafrique, il faut relever que ces
matériaux posent de grand problème environnemental qui a des
incidences :« la hausse continue des émissions de gaz à effet de
serre provoque un changement climatique aux conséquences incalculables pour la santé,
l’agriculture, la biodiversité qui est en déclin et menacée par la pression sur
les écosystèmes, ou les océans dont la pollution est croissante, notamment par
les déchets plastiques », a indiqué le
Quai d’Orsay sur son site.
Selon
les experts, ces plastiques faits à base de pétrole, peuvent durer
200-500 ans. Ils ruinent le sol, polluent surtout l’eau que les êtres vivants
consomment, et enfin ils détruisent l’écosystème. Dans son rapport, l’ONU
signale que le plastique « contamine les sols et l’eau avec des particules
de microplastiques dont certaines ont été retrouvées jusque dans le sel de
table commercial ». Cette enquête a révélé aussi que « 90% de l’eau
en bouteille et 83% de l’eau du robinet contiennent des particules de
plastique ».
Ces
matières plastiques sont aussi dangereuses lorsqu’elles sont brûlées dans la
nature, c’est ce que nous constatons surtout en saison sèche, pire dans l’autre
saison, elles bouchent des canalisations par l’absence d’un plan
d’assainissement et de ramassage des déchets.
Que faire pour protéger l’environnement et les effets drastiques du
plastique ?
Toujours
d’après le rapport de l’ONU cité plus haut, « environ 5.000 milliards de
sacs en plastique sont consommés dans le monde chaque année, soit presque 10
millions par minute » et si rien n’est fait d’ici 2050, « on comptera
environ 12 milliards de tonnes de déchets plastiques dans les décharges et l’environnement ».
En Afrique, 4,4 millions de tonnes de plastique se retrouvent dans les mers et
océans chaque année, a précisé l’ONU en 2010. Ces chiffres alarmistes
interpellent l’humanité à la prise de conscience et montrent l’ampleur de
l’enjeu.
Face à
cette pollution qui menace notre existence surtout pour la République
Centrafricaine où le système de santé est confronté à de multiples problèmes,
des dispositions doivent être prises rapidement.
D’abord,
le pouvoir public devra penser à la gestion écologique des déchets, mais cela
sera insuffisant car le recyclage ne résout pas totalement le problème.
L’on peut aussi suivre l’exemple de certains pays africains à l’instar du
Rwanda qui est admiré d’être « le
seul au monde avec zéro sac plastique » en interdisant
depuis 2004 l’usage du sachet plastique. Cette mesure devra s’accompagner par
des campagnes de sensibilisation et d’éducation citoyenne aux travaux
communautaires.
En mai
2018, l’Association Jeunesse Active pour un developpement Durable , l’auteur de
certaines de ces photos a initié une campagne contre l’insalubrités provoquées
par des poubelles en publiant les images sur Facebook. Son opération a été un
succès car, ces tas immondices ont été enlevées par la Mairie et des citoyens
se sont mobilisés.
Jordan SYMBO
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